C'est en écrivant qu'on devient écriveron (Raymond Queneau)

C'est en écrivant qu'on devient écriveron (Raymond Queneau)
"C'est en écrivant qu'on devient écriveron" (Raymond Queneau)

lunedì 21 novembre 2011

[Le journal de Valérie Debieux] Superare la barriera del linguaggio

                                                                     (la traduzione è sotto)
Avant même de prendre connaissance de l’ouvrage de Gianfranco, et alors même que je rentre de Rome, son titre m’a interpellé : « Opus Reticulatum ». J’ai pensé de suite à la « Rome antique », à l’architecture et à l’urbanisme. Ce titre m’indique fissa que le ton de son œuvre va évoquer un goût certain pour le travail bien fait, et ce, dans les règles de l’art. Ainsi, très rapidement, je m’attelle à sa lecture, dictionnaire et outils électroniques de traduction en main. En effet, si au temps de l’Antiquité, la disposition des pierres est irrégulière et se perfectionne pour offrir finalement une régularité complète jusqu’à la fin de la dynastie julio-claudienne, ce titre ne me dit encore rien sur sa teneur. Très rapidement, je suis poussée à en savoir davantage et quand un livre éveille autant de curiosité en moi, alors, il faut que j’avance et franchisse la barrière du langage. Traduire. Vais-je être à la hauteur ? Imaginez que je réécrive complètement son ouvrage, que je le réinvente, que je le transforme et le déforme ? Et là, me vient à l’esprit, le cas d’une traduction ayant suscité une certaine forme d’hilarité au sein de la classe au sujet d’une lettre que Cicéron avait adressée à son ami Sulpicius en réponse à la lettre de condoléances que celui-ci lui avait fait parvenir : si la majorité des élèves avaient compris de quoi il retournait (considérations sur la perte d’un être cher ainsi que celles sur sa situation personnelle et politique) l’un des traducteurs en herbe (étudiant) avait cru comprendre que Cicéron écrivait à son ami Sulpicius pour le féliciter des noces de sa fille. Aussi, par souci d’exactitude, je reviens vers mon ami Gianfranco et je lui fais part de mes premières impressions sur ma lecture. Grâce au ciel, je suis ravie d’apprendre que Gianfranco a eu l’impression, à travers mes mots, qu’il avait écrit son livre en français. Et là, je me suis dit que je pouvais continuer, en toute assurance.

L’atmosphère de son livre est très belle et d’emblée, je suis entrée dans son univers, car de surcroît, il narre la vie d’un écrivain, dans une ville, qui se met à écrire dans un parc. Les écrivains aiment souvent écrire dans les cafés ou sur un banc, face à un magnifique paysage. Est-ce un mythe ? Je l’ignore mais il est vrai que cette façon de faire est fort agréable. Et très inspirante aussi. Il y a beaucoup de poésie dans cet écrit et tout est dit avec élégance. Au début de cet ouvrage, il y a une belle symbolique de liberté évoquée au travers d’une envolée d’oiseaux. Dans cet ouvrage, il est aussi question de règles : en effet, si on tend à donner la meilleure éducation possible qui soit à nos enfants, est-ce que les adultes nous montrent forcément le bon exemple ? Autant de questions pertinentes et réalistes. Dans le deuxième chapitre, une très belle scène est décrite, proche d’une synagogue, qui met en valeur le comportement de « certains religieux » face à l’exubérance d’enfants communément tous appelés « Aaron » et « Giuseppe » et dont le comportement facétieux les font déjà grincer. En lisant cette scène, on comprend qu’il vaudrait mieux, parfois, être plus à l’écoute des enfants plutôt que de créer des complications pour rien. J’ai beaucoup aimé ce passage.

Quand j’avais ressenti le souci du travail bien fait, voilà qu’un exemple vient illustrer ma pensée. L’écrivain, quelque peu méticuleux, se rend compte à un moment donné que l’un des boutons pend sur sa veste, aussi, il se dépêche de trouver le nécessaire pour recoudre son bouton et se sentir à nouveau à son aise. Comme un peintre, Gianfranco, aligne les couleurs de ses personnages, par touches successives. Tout est écrit avec finesse, en filigrane, dès lors, on perçoit très bien tout ce qui peut traverser l’esprit de l’écrivain par un simple détail donné. Et puis, il y a ce téléphone qu’il attend de S. Qui est-elle ? Au fur et à mesure que nous avançons dans la lecture, tout devient confus, car on ne sait pas si les messages envoyés lui sont réellement destinés. J’en saurai plus en poursuivant ma lecture…

Loin de moi l’idée de vous révéler toute l’histoire de ce livre dans ce journal mais, dans un premier temps, vous dire qu’il est tout de même agréable de pouvoir lire un ouvrage dans sa langue originelle. Sincèrement, depuis que j’ai commencé à traduire cet ouvrage, j’ai une réelle et profonde admiration pour tous les traducteurs qui font ce travail et qui rendent l’atmosphère et l’histoire d’un récit, au plus près de l’œuvre originale.

Gianfranco pose les éléments avec douceur, juste de quoi nous inviter au parfum d’une situation, et nous en donner l’eau à la bouche, nous donner l’envie de poursuivre la lecture par un simple élément nouveau qui a tout son sens, sa couleur, son arôme et son importance.

En parlant d’interprétation d’un texte, il est un exercice que j’aime beaucoup et qui consiste à lire un ouvrage à des enfants en les invitant ensuite à nous dire ce qu’ils ont aimé ou perçu d’un ouvrage. Il est extraordinaire de les entendre parler et de recevoir leur avis. Vous pourrez faire lire un ouvrage à dix enfants, chacun aura sa version.

L’avenir de l’écriture est riche de toutes compréhensions. Chaque livre est décidément perçu différemment par chacun, et ce, indépendamment, du travail réalisé quant à sa traduction. Tout est une question de sensibilité aussi. Il est parfois surprenant, pour un auteur, de la manière dont un lecteur peut lui parler de son ouvrage. Et c’est aussi très nourrissant de le savoir.

Valérie Debieux

 traduzione
Sono stata a Roma poco tempo fa e, ancor prima di leggere il libro di Gianfranco, la mia curiosità è stata attirata dal titolo: “Opus Reticulatum”. Ho pensato subito all’Antica Roma, all’architettura, all’urbanismo. Il titolo mi ha fatto subito capire che la sua opera evoca un gusto per il lavoro ben fatto, a regola d’arte. Mi sono, così, rapidamente immersa nella lettura, aiutandomi con un dizionario e altri strumenti elettronici. La prima considerazione è stata che nell’antichità la disposizione delle pietre nelle costruzioni appare irregolare e poi si va perfezionando, fino a offrire una completa regolarità alla fine della dinastia giulio-claudia. Ciò nonostante il titolo del libro non mi diceva ancora nulla e mi è presa la voglia di saperne di più.  E, quando un libro risveglia così tanta curiosità in me, devo andare avanti e, in questo caso, superare la barriera del linguaggio. Tradurre. Sarò all’altezza? Supponiamo che io riscriva completamente il libro, che lo reinventi, che lo trasformi o, addirittura,  lo deformi? Mi torna in mente il caso di una traduzione che aveva suscitato tanta ilarità a scuola. Si trattava di una lettera che Cicerone aveva inviato, al suo amico Sulplicio, in risposta ad un messaggio di condoglianze che questi gli aveva fatto pervenire. La maggioranza degli alunni aveva ben compreso il testo della risposta (considerazioni sulla perdita di una persona cara e sulla situazione personale e politica), ma  uno dei traduttori in erba (uno studente) aveva invece capito che Cicerone scriveva al suo amico Sulplicio per felicitarsi delle nozze di sua figlia! Memore di quest’aneddoto ho preferito scrivere al mio amico Gianfranco comunicandogli le mie prime impressioni sul suo libro. Mi sono rassicurata: Gianfranco mi ha detto che, da quello che gli dicevo, aveva l’impressione che il suo libro fosse stato scritto in francese. Grazie al cielo, potevo continuare senza timori.

L’atmosfera del suo libro è veramente bella, di colpo sono entrata nel suo universo. Per di più il protagonista è uno scrittore che, in una città imprecisata, inizia a scrivere seduto in un parco. Si sa, agli scrittori piace spesso mettersi a scrivere nei caffè o sulle panchine, magari di fronte ad un magnifico paesaggio. Si tratta di un mito? Non lo so, ma quel che è certo che si tratta di un’abitudine molto gradevole. Ispira. Vi è molta poesia in questo scritto e tutto viene detto con molta eleganza. Nelle prime pagine un volo d’uccelli evoca sicuramente la libertà. Libertà ma anche regole: cerchiamo di dare la migliore educazione ai nostri figli…ma gli adulti danno sempre il buon esempio? Domande pertinenti e realiste. Una bellissima scena è descritta nel secondo capitolo. Nei pressi di una Sinagoga, il gioco esuberante di due bambini, Aronne e Giuseppe, mette in crisi le ferree norme di certi modi d’intendere la religiosità. A volte, le regole dei bambini sono meno complicate di quelle degli adulti. Mi è molto piaciuto questo brano.

Vi dicevo prima che nel titolo si percepiva il gusto per il “lavoro ben fatto”, nel libro ho trovato la conferma. Il protagonista, in un passaggio, si accorge che uno dei bottoni della giacca sta per staccarsi e si affretta a comprare il necessario per ricucirlo e sentirsi,così, di nuovo a proprio agio. Come un pittore, Gianfranco, traccia i colori dei suoi personaggi, mediante ritocchi successivi. Tutto appare tracciato con finezza, in filigrana, così che s’intuisce tutto ciò che attraversa la mente dello scrittore anche solo attraverso un singolo dettaglio. Poi c’è l’attesa, da parte del protagonista,  di una telefonata o di un messaggio da parte di S. Chi è S.? Man mano che avanziamo nella lettura, tutto si confonde. per esempio, non appare chiaro, se i messaggi che sono inviati da S. sono realmente destinati a lui. Ma ne saprò di più man mano che proseguirò nella lettura…

Lungi da me l’idea di rivelarvi l’intera trama di “Opus Reticulatum” in questo diario ma, in primo luogo, vorrei dirvi  che è fantastico leggere un’opera in lingua originale. Sinceramente, da quando ho iniziato a tradurre questo libro, ho cominciato a nutrire una reale e profonda ammirazione per tutti i traduttori che con il loro lavoro cercano di rendere, l’atmosfera e la trama di uno scritto, quanto più vicina all’originale.

Gianfranco introduce i vari elementi con dolcezza, quanto basta per farci sentire il profumo di una situazione, e farcene venire voglia. Il gusto di proseguire nella lettura è stimolato anche con l’apparire un semplice  elemento, questo porta con sé tutto un senso, un colore, un aroma, un’importanza.

Parlando d’interpretazione di un testo, vi è un esercizio che mi piace molto e che consiste nel leggere qualcosa a dei bambini e, successivamente, chiedere loro di riferirmi ciò quello che  è piaciuto o colpito di più.  È fantastico sentirli parlare e capire cosa ne pensano. Potreste far leggere uno stesso libro a dieci bambini differenti, ognuno ne darebbe una propria versione.

L’avvenire della scrittura credo che stia proprio in questa diversità di letture. Ognuno percepisce un libro in maniera differente. Credo si tratti di sensibilità. A volte è sorprendente, per un autore, sentir parlare del suo libro. Conoscere ciò che il lettore prova aiuta a crescere.

Valérie Debieux (trad. G. B.)

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